Gaïcha est une jument farouche, blessée par la séparation d’avec sa propriétaire, qu’elle vit comme un abandon. Elle ne veut plus être déçue par les humains et reste sur sa réserve. Nous ne désespérons pas de la voir un jour nous accorder sa confiance. Là encore amour et respect sont de mise !

Malheureusement elle a développé la maladie de Cushing qui est incurable et nécessite une surveillance adéquate. Nous ferons tout pour qu’elle vive des jours heureux.

Et puis un jour…

Tu es finalement partie dans la lumière, après une longue maladie. Cette maladie de Cushing qui dérègle les fonctions du corps.

Malgré ta maigreur au sortir de l’hiver dernier, tu as voulu te battre pour vivre encore.

Et tu as vécu un bel été en prairie avec Câlin,  prenant du poids et réparant tes pieds abîmés par les multiples abcès.

 C’était si bon de te voir brouter au soleil, les voisins n’en revenaient pas en constatant ton regain de vigueur. Quel poil magnifique tu as eu, après la mue chaotique de ta toison d’hiver. Si souvent tu nous remerciais, Gérard et moi, en posant ta tête sur notre épaule.

Merci de nous avoir donné ta confiance totale.

Je suis heureuse d’avoir pu t’écouter …

Tout a recommencé en novembre 2012 et tu nous as signalé que tu ne voulais plus de tout cela, les infections, les souffrances, les soins quotidiens.

Il faisait gris depuis trois semaines, en ce beau matin au ciel bleu limpide, tu ne pouvais plus te lever. Pourtant, comme tu me l’avais déjà transmis au printemps, tu voulais mourir dans l’herbe, au soleil.

Tu as trouvé en toi une volonté incroyable pour te lever et te diriger vers la porte de l’écurie, me demandant de te laisser aller dans la prairie. Je ne doute pas un instant que tu savais… Le vétérinaire, Jean-Louis Van Brabant, était déjà là.

J’avais peur que tu n’arrives pas jusque là, que tu tombes sur la route… mais non, tu voulais y arriver, tu voulais te coucher au soleil.

C’était un matin resplendissant, le seul de cette période de grisaille.

C’était ton jour. C’était pour toi, ma belle.